S'il a livré une grande bataille samedi, en Australie, Lazzat, le pur-sang de 3 ans entraîné dans le sud de la France par Jérôme Reynier, n'a pu endiguer l'incroyable fin de course de Lake Forest sur l'hippodrome de Sydney. Si le fils de Territories perd, à cette occasion, son invincibilité, il sort clairement grandi d'une telle aventure.
On a vraiment longtemps cru à l'exploit. Venu assez rapidement aux avant-postes dans une épreuve disputée sur 1.500 mètres (gazon), Lazzat, monté en confiance par le jockey italien Antonio Orani, a donné réellement l'impression de pouvoir mener sa tâche à bien. Après avoir repoussé une première banderille de Makarena, l'élève de Jérôme Reynier ne lâche rien. À deux cents mètres du poteau, il a toujours l'avantage, le long de la corde, et son entourage, comme la plupart des spectateurs venus en masse garnir les tribunes de l'hippodrome de Rosehill, à Sydney, pensent le voir décrocher la victoire.
Un gagnant et un vainqueur
Mais alors qu'il livre un nouveau duel avec Tom Kitten, venu à son extérieur, il ne peut rien contre la fin de course de Lake Forest, venu ajuster (en dedans) l'ensemble de ses rivaux à l'issue d'un dernier coup de reins surpuissant et pour le moins dévastateur. S'il est toujours frustrant de passer si près d'un tel succès après avoir, de surcroît, assumé tout le poids de la course, la deuxième place de Lazzat dans le Golden Eagle restera forcément dans les mémoires. Une course dont on se souviendra longtemps qui offre ses lettres de noblesse à un pur-sang qui, jusque-là, n'avait jamais connu la défaite, en six tentatives, dans l'Hexagone, et qui restait sur une victoire dans l'important Prix Maurice de Gheest (groupe I disputé en ligne droite sur 1.300 mètres) le 4 août, à Deauville.
“Nous sommes très contents de lui et de son comportement. On pourrait refaire les courses et avoir des résultats différents parfois, en l’occurrence ce Golden Eagle n’a pas été le scénario rêvé, un départ quelque peu raté, un cheval frais qui a voulu tout donner en effectuant un effort qu’il allait payer dans la phase finale malgré qu’Antonio, une fois en tête, est parvenu à le décontracter jusqu’à ce que le jockey de Makarena décide d’attaquer bien trop tôt et nous faire consommer de précieuses ressources avant même l’entrée de la ligne droite. Il a tout donné, a été une fois de plus exceptionnel en mettant son cœur sur la piste et en repoussant toutes les attaques jusqu’à cette dernière bataille qui a coûté cher à son jockey, Cieran Fallon, qui a écopé pas moins d’un mois de mise à pied et 100.000 dollars d’amende pour être entré en contact avec Lazzat dans la phase finale… Cette édition du Golden Eagle qui laissera tout de même beaucoup de regrets”, commente Jérôme Reynier à l'issue d'une épreuve dotée de 10 millions de dollars australiens (ndlr : un peu plus de 6 millions d'euros). Sitôt le poteau d'arrivée franchi, plusieurs acteurs locaux ont remis en cause la victoire du lauréat, lequel a clairement penché sur Lazzat pour aller construire un succès aussi dévastateur qu'inattendu (18/1). Si une réclamation a été lancée et que les principaux protagonistes ont été reçus par les commissaires de courses, aucune modification officielle n'a été apportée. ParisTurf 02/11/24